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La "Journée internationale des personnes handicapées", proclamée en 1992 par les Nations-Unies, invite notamment à "modifier le regard qu’on porte sur ces personnes". Chaque 3 décembre, on évoque souvent l’intégration à la vie économique, sociale et politique. Beaucoup moins l’accès à la vie affective et sexuelle, surtout quand il s’agit de personnes présentant des déficiences intellectuelles. D’où cette enquête intitulée "Amour, sexe et handicap mental" - des mots qui, accolés, additionnent les tabous.
Annick Hovine et Olivier Papegnies ont donné largement la parole aux personnes concernées, les mieux placées pour en parler. Mais ce n’est pas une enquête comme les autres. Même si des efforts sont incontestablement faits depuis quelques années pour aborder l’accès à la sexualité et à la vie affective pour les personnes porteuses d’un handicap mental, le sujet continue à susciter une gêne, voire un malaise. (Photo Olivier Papegnies)

Les journalistes sont allés à la rencontre de ces personnes, de leurs proches, des professionnels qui les accompagnent et les encadrent pour tenter de comprendre leurs besoins, leurs envies, leurs désirs. Et les obstacles qui se trouvaient sur leur route quand ils tentaient d’avoir une vie affective et sexuelle "normale".
« Cette enquête a pris du temps, beaucoup de temps. Pour prendre connaissance de ce qui se fait déjà sur le terrain (dans les institutions, les plannings familiaux, les formations à l’éducation à la vie affective et sexuelle…) mais aussi pour instaurer un climat de confiance, explique Annick Hovine. Les personnes déficientes intellectuelles ont un rythme de vie plus lent que le nôtre ; elles ont besoin d’être rassurées pour accepter notre présence dans l’intimité de leur vie de couple, dans leur famille. Outre l’expérience professionnelle très enrichissante, ce fut aussi une très belle aventure humaine. » (Photos Olivier Papegnies.)

Pudeur, sentiments, handicap, amour

• La Libre Belgique, 3-4-5 décembre 2012